Les personnels des cabinets ministériels ont vu leur rémunération augmenter de 56,8% et leurs effectifs de 11%. Ce qui fait dire au député socialiste René Dosière que "le gouvernement ne connaît pas la crise".
Des effectifs passés de 2 949 à 3 277
Les effectifs globaux (membres du cabinet plus personnels chargés des fonctions de support) sont passés de 2 949 à 3 277. Ce qui fait une augmentation de 11,1%.
Les rémunérations ont, dans le même temps, connu "une progression vertigineuse de 56,8%". Elles sont passées de 24,6 millions d'euros à 38,6 millions.
S'y ajoute la progression des indemnités de sujétions particulières (ISP), en hausse de 20,6%. Comme le nombre de bénéficiaires a augmenté, le montant moyen des primes par personne a gagné 11,7%.
Pourtant, François Fillon avait fixé, quand il est arrivé à Matignon, un plafond de vingt conseillers par ministre et de quatre conseillers par secrétaire d'Etat. Deux ans et demi plus tard, seul le ministère de la Justice de Michèle Alliot-Marie satisfait aux critères, avec 16 membres dans son cabinet. Le cabinet du Premier ministre a bien essayé de faire un effort, en passant de 64 personnes en juillet 2008 à 60 en 2009. Mais, à l'inverse, le ministère de l'Ecologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer est passé de 27 à 39 membres. Résultat de l'addition, les effectifs des cabinets sont passés de 537 à 626 membres.
Les secrétaires d'Etat ne font pas exception. Fadela Amara, en charge de la Ville a augmenté son équipe : elle avait 8 collaborateurs en 2008, ils sont désormais 17. Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives, a grossi son équipe de 10 à 16 personnes.
Palmarès
Hors Matignon, le lauréat du plus gros cabinet est Jean-Louis Borloo (39 membres). Viennent ensuite Roselyne Bachelot à la Santé (34 membres), Christine Lagarde à l'Economie (30 membres), Luc Chatel à l'Eduction (29), Brice Hortefeux à l'intérieur (24). Et c'est sans compter les "personnels supports", qui font ainsi passer les services de François Fillon à 406 membres. Suit Brice Hortefeux (232 salariés), puis Jean-Louis Borloo (223) et Bernard Kouchner (191).
Dans le détail, Jean-Louis Borloo utilise 48 chauffeurs, Bernard Kouchner 40 personnes dans l'intendance.